La minute (ou apostrophe, sur une machine à écrire ou dans un traitement de texte) au bout d'un mot indique que la dernière consonne de ce mot est bien prononcée, contrairement à ce que laisserait supposer l'analogie avec le français ou avec d'autres mots wallons: awous' (août); as' fwin? (as-tu faim?); prèt' (pour près' (prêt).
Outre son usage normal marquant la fin d'une phrase, le point est parfois utilisé, dans certaines variantes du système de transcr. Feller, pour désambiguïser certains digraphes ou faciliter la lecture de certains groupes consonantiques.
a) Entre deux consonnes nasales dont la première marque la nasalisation d'une voyelle:
b) Pour éviter la formation d'un digraphe causé par la chute d'un h intervocalique:
c) Pour séparer des groupes consonantiques complexes:
d) Dans de très rares parlers, il arrive qu'un [j] suive une voyelle nasale, ce qui est noté par un point:
Dans certaines variantes du système de transcr. Feller, l'apostrophe peut aussi marquer toutes les élisions internes (très souvent d'un e, i, o, u ou è):
En orthographe normalisée: dji cmince, dj' abotneye, dji l's a, dji rpasrè.
Dans certaines variantes du système de transcription Feller et en orthographe normalisée, la lettre e sans accent équivalant à un «e muet» français n'est pas utilisée à l'intérieur des mots et elle n'est pas remplacée par une apostrophe: télmint ( ≃ tél'mint ≃ télemint) (tellement); doûçmint ( ≃ doûç'mint ≃ doûcemint) (doucement); dji pasreu ( ≃ dji pas'reû ≃ dji passereû (je passerais); havter ( ≃ hav'ter ≃ haveter) (accrocher). Dans ces derniers cas, le e est noté par analogie avec le français; cependant, en français, dans certaines conditions, cette lettre se prononce; en wallon, elle n'existe tout simplement pas.
Le choix d'utiliser peu d'apostrophes entraîne la nécessité de clarifier certaines graphies quand il existe un risque de confusion entre deux phonèmes et un digraphe.
a) Mots dans lesquels une voyelle non nasalisée est suivie d'un n (afin de distinguer les cas ou n est utilisé pour nasaliser la voyelle):
Le même cas se présente souvent avec les verbes en -aner, -ener, -iner, -oner, -uner conjugués à l'indicatif futur et au conditionnel:
b) Mots dans lesquels un c peut être suivi d'un c, d'un xh ou d'un h, à cause de l'élision du préfixe ki- ( ≃ cu- ≃ co-):
c) Mots dans lesquels une séquence «g + n» doit être lue [gn] et non [ɲ]:
d) Mots dans lesquels deux s entre voyelles doivent être prononcés [ss] et non [s], c.à-d. quand le préfixe dis- ( ≃ dus- ≃ dès-) est ajouté à un verbe commençant par un s:
En plus des cas ci-dessus, le trait d'union est utilisé:
Je n'ai pas connaissance de l'existence d'un manuel de typographie wallonne. Toutefois, les conventions utilisées dans les revues wallonnes soucieuses de la qualité de la présentation sont relativement uniformes.
Par défaut, les conventions utilisées ici et en général dans les ouvrages wallons sont les mêmes qu'en français, notamment en ce qui concerne les espaces devant et derrière les points-virgules, double points, points d'interrogations, etc. De même, les citations sont le plus souvent encadrées de chevrons («...»).
Les spécificités de l'orthographe wallone appellent cependant quelques remarques:
a) On laisse le plus souvent une espace quand un monosyllabe (dji, ti, ki...) est élidé devant une consonne:
On peut également noter une espace dans tous les cas d'élision.
b) À titre indicatif, dans cette grammaire, une espace insécable est utilisée dans les cas suivants:
Pablo Saratxaga 2012-05-20