Grammaire wallonne en ligne
Li waibe del croejhete walone

Sous-sections

Jointure des mots


Les liaisons

Dans le système de transcription Feller, il est possible d'utiliser systématiquement le trait d'union pour noter toutes les liaisons de la chaîne parlée:

Certains auteurs évitent de recourir systématiquement aux traits d'union de liaison, alors que d'autres recommandent leur utilisation dans tous les cas.

Ex. lit.:

Dans cette grammaire, les formes de références n'utilisent pas le trait d'union pour marquer une liaison: le lecteur n'hésitera jamais à prononcer lès-èfants en lisant les efants (les enfants), forme visuellement plus légère.

Dans certains cas, les liaisons ne se font pas dans toutes les régions dans les mêmes contextes. Il est donc préférable de ne pas les noter systématiquement. Voici quelques cas de liaisons remarquables, en ce sens que d'autres régions ou d'autres auteurs ne les feraient pas.

Ex. lit.:

Le hiatus et son comblement

Les hiatus qui pourraient apparaître dans la chaîne parlée sont souvent comblés à l'aide de nombreuses lettres de liaison d'origine étymologique ou analogique, entre les mots comme à l'intérieur de ceux-ci.

Dans la littérature, elles sont généralement encadrées de traits d'union (on-z-a) (parfois aussi, elles apparaissent suivies d'un trait d'union on z-a, ou encore détachée: on z a). Ici, dans les formes de référence, ces lettres de liaisons sont précédées d'un trait d'union: on-z a.


z

a) La préposition po devient po-z devant les verbes commençant par une voyelle2.7 et les adverbes pronominaux î (y) et è (en) (liaison obligatoire).

Ex. lit. de po + z + verbe commençant par une voyelle:

b) La préposition pa devient pa-z devant les verbes commençant par une voyelle. Ex. lit.:

c) Les adverbes pronominaux î ( i) et è ( a, in) sont souvent précédés d'un z après une voyelle:

Ex. lit. de z + î:

Ex. lit. de z + è.

d) z + è après un impératif:

e) La préposition a (à) peut être suivie d'un z devant un verbe commençant par une voyelle.

Ex. lit. de la prép. a + z + verbe commençant par une voy.

f) Dans certaines régions, après le pronom sujet on (on), la lettre z n'est plus utilisée: on a seû (parfois écrit on.n-a seû ou on-n-a seû).

Pour des exemples, voir p. [*], à la section consacrée aux pronoms sujets.

g) La lettre de liaison z s'utilise devant les adverbes pronominaux î et è après des pronoms objets postposés ou un r indiquant une répétition:

h) La lettre de liaison z s'utilise aussi entre le déterminant possessif singulier leu (leur) et un mot commençant par une voyelle. Ex. lit.:

i) En malm., la lettre de liaison z s'utilise aussi entre le pronom personnel sujet i (il) et l'adverbe pronominal î ( i) (y). Ex. lit.:

j) La lettre de liaison z s'utilise aussi avec des chiffres (p. [*]).

k) Ex. lit. d'un z de liaison dans d'autres contextes:

r

a) Une liaison avec r est surtout entendue en CW, OW et SW avec co, pa, so ( su) et po ( pou) précédant un mot commençant par une voyelle (liaison facultative) ou un pronom personnel. Voir la section Emplois des prépositions (p. [*]), pour des exemples de par, por ( pour) dissur, dizeûr, sor ( sur), etc.

Ex. lit. de cor:

b) Autres ex. lit. d'utilisation d'un son de liaison r.

st

a) Un groupe de liaison st apparaît avec les verbes esse (3e personne et devant voyelle) et dîre (dans di-st i, ele, on); c'est le seul cas où st soit généralisé:

b) Il existe une tendance à utiliser st également avec les autres personnes du verbe esse et, surtout en EW, avec les formes du singulier du verbe avu. Ex. lit.:

c) En EW surtout, il existe une tendance à utiliser st également après tout verbe terminé par une voyelle et devant voyelle, voire simplement entre deux voyelles à la jointure des mots. Ex. lit.:

t

a) Dans certains cas, une liaison avec t est obligatoire: quand les pronoms sujets i, ele et on se trouvent derrière un verbe terminé par une voyelle ou derrière voci et vola:

b) Dans d'autres, elle est rare et facultative (elle peut être absente ou constituée de st):

Ex. lit.:

n

a) On trouve cette lettre de liaison dans les introducteurs i-n-a (liég.) ou ë-n-a (brab.) (il y a).

b) A part cet introducteur, la lettre de liaison n est surtout fréquente en malm. et dans une petite région de l'ESM à cheval sur l'OW et le CW.

Ex. lit.:

c) Cette lettre de liaison est également utilisée en OW après les déterminants possessifs (p. [*]) et démonstratifs (p. [*]).

y et w

a) On entend la liaison avec y surtout entre un possessif terminé par une voyelle et un mot commençant par une voyelle:

Ex. lit. dans d'autres contextes:

Cette liaison n'est pas notée dans les formes de référence: on ptit ome (un petit homme), c' èst mi èfant (c'est mon enfant).

b) À l'intérieur des mots également, des lettres de liaisons (w et y) viennent presque toujours s'intercaler entre deux voyelles:

c) Enfin, des h intervocaliques peuvent, dans les régions où ils ne se prononcent pas, être remplacés par un y ou un w de liaison:

La segmentation des mots

Il existe des cas où la segmentation des mots n'est pas fixée dans le système de transcr. Feller, les usages variant selon les auteurs et les régions.

a) Les clitiques (surtout les articles définis élidés et les pronoms objets de la 3e personne élidés) peuvent être soit détachés, soit accolés à certains pronoms ou prépositions qui les précèdent, soit, plus rarement, liés au mot qui précède par un trait d'union:

Ex. lit.:

Dans les formes de références utilisées ici, la tendance est plutôt d'accoler ces clitiques: al, djel, sol, etc.

En ce qui concerne les pronoms postposés, le clitique est ou n'est pas séparé du mot qui précède par un trait d'union: dihoz-m' ou dihoz m' (dites-moi), qwè-ç' di ça? ou qwè ç' di ça? (qu'est-ce que c'est que ça?), etc.

Dans les formes de référence proposées ici, les pronoms clitiques postposés sont écrits sans trait d'union: dijhoz m'... cwè ç' ki c' est di ça, etc.

L'usage écrit fluctue également quand l'adverbe tot est élidé ou réduit à t dans certaines locutions:

Ex. lit.:

b) Traditionnellement asteure (maintenant; = a ç't eûre) est écrit en un mot.

La raison est probablement que le démonstratif interne est ressenti partout comme une anomalie: en général, il n'est pas utilisé seul mais suivi de ci, la, etc. (voir Les déterminants démonstratifs, p. [*]), ce qui permet de distinguer asteure et a ç't eure ci. Dans les régions où le démonstratif peut effectivement être utilisé seul, il a une autre forme: a ciste eure.

c) comufåt ou come i fåt (convenable, convenablement; = «comme il faut»).

La tendance est d'écrire cette locution --adverbiale à l'origine-- en un mot, parce qu'elle fonctionne soit comme adverbe soit comme un adjectif:

Pablo Saratxaga 2012-05-20